Le Sacrifice d'un Enfant.
Tu es rentré sans rien nous dire
et nous avons cessé de rire ;
je ne me fais plus d'illusions
sur l'atmosphère à la maison.
En buvant ton café au lait,
tu avais la main qui tremblait ;
je peux déjà bien m'inquiéter
car l'orage va se déchaîner.
Quand tu es dans un mauvais jour,
il n'est pas possible toujours,
avec ton fusil à la main,
de te venger sur les lapins.
Pour un rien tes yeux deviennent fous
et tu te retournes contre nous,
mais cette fois je suis décidé
à te prouver qu'on peut t'aimer.
Le coeur gros et les larmes aux yeux
je ne veux plus être peureux,
et quand ce sera le moment,
j'accepterai ce qui m'attend.
Pour gagner d'un chat l'amitié,
je me laisse mordre et griffer ;
moi, ton enfant doux et aimant,
serai aussi ton défoulement.
Sans dire un mot, je me déshabillerai...
Tant que tu veux, tu pourras me taper...
Je me tiendrai sans bouger devant toi,...
recevant les coups par amour pour toi...
Si tu t'arrêtes non satisfait,
j'attendrai la suite, je suis prêt ;
je veux bien souffrir plus longtemps
pour que tu ne sois plus mécontent.
Quand tu te seras défoulé,
que tu m'auras assez marqué...
Tu essuieras mes larmes et mon sang...
et je voudrais que tu aimes ton enfant...
Je t'en prie, prends-moi dans tes bras
et puis tu me consoleras,
doucement sans trop me serrer
car j'ai mal où tu m'as blessé.
Tu raconteras tes ennuis,
je partagerai tes soucis ;
cela peut les diminuer
si tu veux enfin en parler.
J'espère qu'un jour tu comprendras
qu'on devrait plutôt faire comme ça,
et que l'amour que j'ai pour toi,
dans les problèmes te soutiendra.
C'est moi qui te consolerai
et les idées te changerai ;
tu t'intéresseras à moi
et je n'aurai plus peur de toi.
Je parlerai de mes problèmes,
car je ne suis pas "fort en thème" ;
ce partage nous rapprochera,
tu redeviendras mon papa, mon papa ...